Villefranche De Rouergue, voici un nom de ville que tout enduriste connaît. L'enduro est ancré dans cette magnifique région de l'Aveyron depuis plus de 40 ans. En arrivant sur place le vendredi en début d'après- midi, le parc coureur est déjà bien fourni! A croire qu'ils sont tous à la retraite ces "vieux enduristes". C'est toujours avec autant de plaisir qu'on retrouve les potes, on se raconte de vieilles histoires, on échange des adresses, des astuces. Ce championnat est vraiment très convivial et bon enfant! Je salue au passage le rôle déterminant qu'a joué Richard Opalinski, notre délégué depuis de nombreuses années. Il va prendre sa retraite lors de la prochaine et dernière épreuve. Gageons que nous serons nombreux pour le saluer et le remercier pour son investissement bénévole pour le championnat.
Merci Richard!
Nous commençons notre installation juste à côté du SRCF, mon moto club. Eric Martin nous avait gentiment gardé une place au chaud. Je retrouve mes copains Milou, Fred Glo et Bruno Dabgert. Le reste de l'équipe est restée à la maison! Christian préfère bien se remettre physiquement, David Juarez est en vacances au Maroc et Philippe Jolly préfère attendre que sa moto soit vraiment au point.
Il y en a un qui n'a pas attendu, c'est Milou. Il vient de s'offrir une Puch 347, l'objet de ces rêves. Cette moto est mythique car en avance sur son temps. Aussi après une petite révision et un essai réalisé par moi même, nous décidons ensemble de l'inscrire à cette course. C'est pour moi une pression supplémentaire et un risque important car on ne connaît pas la bête. Nous passons donc les motos au contrôle technique, tout va bien on peut partir reconnaitre les spéciales.
La spéciale 1 est tracée sur des prés avec quelques passages en sous bois. Il n'y a pas de pierre, la terre est magnifique et l'adhérence sera excellente. C'est un tracé extrêmement technique avec plein de difficultés différentes. Du sous bois, des bourbiers, des passages serrés, de longues lignes droites et donc de puissants freinages; En plus elle est large ce qui permettra de trouver des trajectoires. Il nous a fallu 1 heure et 45 minutes pour la reconnaître! A priori on devrait sortir épuisé de cette spéciale autour des 9 minutes.... Il va y avoir du sport!
La seconde spéciale est plus courte. Par contre elle est plus vallonnée, avec de nombreux virages en dévers. C'est top de chez top! j'adore ce genre de tracé. On remarque qu'il y a de la fougère, c'est le signe que cette terre sera souple et qu'il se formera des appuis. En plus, dans le bas du pré, au plus près de la rivière, on peut imaginer que ça restera très humide et que des ornières se formeront! Je salive déjà à l'idée de mettre mes roues dedans!
C'est déjà l'heure de partir à notre RBNB et avant celà, une petite visite de la ville s'impose car elle est très agréable. Au dîner,nous resterons très sages et concentrés! on ne prendra même pas l'apéro! Au passage un grand merci à notre assistance féminine: Frédérique Togni, mon épouse et Emmanuelle l'épouse de Fred Glo aidée également par l'épouse D'eric Martin. Elles sont toujours là au bon moment pour nous tendre une bouteille d'eau, une orange et nous informer de nos temps en spéciale. L'enduro est un sport d'égoïstes, on part sur nos motos durant des heures pendant qu'elles nous attendent au port bien sagement.... Mesdames, je vous remercie!
Après une courte nuit, ponctuée de rêves ou tu refais la spéciale mille fois, on retrouve l'effervescence du parc coureur. Pas le temps de traîner, on part à 8h47. Il fait froid et humide, le ciel est bas, mais heureusement, il ne pleuvra pas de la journée. Et c'est parti pour une première boucle annoncée pour 53 km. Les premiers instants sont pénibles car il fait froid. J'ai même attrapé l'onglet. Heureusement les premières difficultés du parcours nous réchauffent immédiatement. Mais nous arrivons très vite dans la première spéciale....trop vite pour moi car j'ai pas vraiment eu le temps de me remettre dans le rythme. Je retrouve Milou qui m'annonce avoir un problème sur sa moto et il devra renoncer la mort dans l'âme! Cà me fout un coup au moral car c'est moi qui lui ait préparé sa moto! Fait chier.... Mais bon, c'est la course et il faut se remobiliser et attaquer la spéciale. Je n'arriverais pas à trouver la bonne cadence, je ne suis pas dedans. C'est pas grave, je sais que je peux mieux faire et je repars sur les chemins creux de l'aveyron. La région est sublime, mais le parcours est usant. De nombreuses dalles de pierres bien humides nous rappellent qu'il faut rester concentré au maximum. j'arrive dans une montée difficile ou je retrouve Eric Martin qui jardine quelque peu avec son 80cc. Je l'encourage au passage car il relève un challenge difficile en prenant le départ avec une petite cylindrée. J'arrive au ravitaillement après tous mes potes sans avoir été doublé par eux! J'ai dû faire une erreur à un moment. On s'alimente, on boit un coup et on se dit que ça va être dur car les organismes ont déjà bien souffert. Heureusement les temps sont larges et celà nous permet de souffler. Je jette un coup d'œil à ma montre connectée pour me rendre compte que sur la première spéciale de 9 minutes environ, je monte souvent à 185 pulsations cardiaques et 160 en moyenne!! Du m'étonnes que tu ressorts essoufflé, on est plus des gamins!
La deuxième boucle est moins longue et plus facile. Au passage, saluons l'excellent travail réalisé par les bénévoles du club. Tu ressens qu'ils connaissent bien la discipline et le dosage des difficultés en est la preuve. Merci à eux!
J'arrive dans la spéciale motivé comme jamais. Les impressions sont confirmées, c'est top. En plus, il y a du monde et c'est une motivation supplémentaire
. Il y a un saut en descente ou tu dois te lancer; c'est une sensation délicieuse. Tu te prends pour un bon et c'est agréable. Je suis content pour plusieurs raisons. Je n'ai pas chuté, j'ai ressenti de bonnes sensations et je retrouve sur ma route un vieux concurrent . Yannig Kervella est venu faire une pige le temps d'un week-end. Il vit aux États-Unis et c'est avec toujours autant de plaisir qu'il ressort sa KTM le temps d'une course. Le bougre sait toujours faire de la moto, il me colle 1 seconde..Je l'aurais un jour, je l'aurais!
On avance dans la journée, bientôt le ravitaillement et on enchaîne la deuxième boucle. Je comprends mieux pourquoi il faut se préparer physiquement. Les crampes commencent à pointer le bout de leur nez. Mon rythme en liaison en prend un coup. Je manque de louper une déviation pour les motos anciennes sur le parcours. du coup, je comprends pourquoi je me suis retrouvé derrière les potes au premier tour. J'avais donc fait la boucle réservée aux ligue 1 et 2!!
J'arrive néanmoins à réaliser deux bonnes spéciales en serrant les dents et je remonte 2° au classement général de la journée. La première place est toujours occupée par Patrick Secchi qui est désormais certain d'être sacré champion de France dans la catégorie C3. Il mérite amplement son titre, il a fait preuve d'acharnement après une saison 2023 ponctuée de pépins mécaniques. Il est rapide, fiable et sympa!
Je ne suis pas resté pour la remise des prix, j'en suis désolé pour les organisateurs, mais il fallait rentrer pas trop tard car tout le monde n'est pas à la retraite! N'est ce pas Frederique...
Un grand merci aux organisateurs, aux officiels de la FFM, à nos assistantes, aux copains d'etre là et à vous qui me suivez sur les réseaux.
A bientôt pour la finale

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