Bon, je vous raconte.
Arrivée sur place vers 16h, avec mon pote Frédéric (XR200).
Contrôle admin, rapide.
Pendant qu'on papote sur le parking arrive mon frère avec sa moto sur la remorque et le moteur dans un carton. Je sais, on est joueur dans la famille.
Je m'attaque au chantier.
Remontage du moteur, ne rien oublier, bien tout serrer.
Pendant le remontage, je lui dis, tu sais ton moteur a fait 4 enduros l'année dernière, et 2 cette année, faudrait prévoir un "rafraichissement". Prémonition ?
On fonce au contrôle technique, il est 17h45, ça ferme à 18h00.
Notre bon Richard est là, tout est ok.
Les motos sont au parc.
D'après plusieurs enduristes, il est conseillé de repérer la "ligne", une nouveauté pour moi.
Nous voilà parti reconnaitre cette spéciale "spéciale".
Elle est assez courte, mais bien technique.
Une montée courte mais raide pour commencer, qui nous amène sur un sentier au sommet d'une crête, erreur interdite !!
Puis une descente très raide, le gros chêne en bas est protégé d'un gros matelas comme sur les pistes de skis.
On traverse un ruisseau et de l'autre coté, ça monte raide, fond de 1ère et rien d'autre comme solution, ha si, il y a 2 traces possibles, on verra ça demain.
S'en suit une enfilade de pif-paf au milieu des sapins et c'est fini.
Bon retour à La Saulce, resto puis dodo.
Bien que nous ayons des N° qui se suivent, 79 et 80, mon frère part 1mn après moi.
Je lui dis, je roule doucement, je t'attends.
5, 4, 3, 2, 1, c'est parti.
Je prends la route, roule jusqu'au 1er carrefour et je m'arrête, j'attends le frérot.
1 mn passe, des motos arrivent, pas de frérot.
Je me dis, la moto n'a pas voulu démarrer, il va arriver.
Au bout de 5 mns, je retourne au départ, rien il n'est pas là !!
C'est pas possible, je n'ai pas pu le rater.
M....e, fait ch...
Ca fait 26 ans qu'on attend ça, de rouler sur un enduro ensemble.
Déjà à Auroux, ça avait floppé, ma moto étant en panne.
Je me décide à rouler, il doit bien être quelque part.
Il est peut-être déjà passé.
Bon j'y vais.
La première montée, ça tape, j'ai les doigts gelés, il fait 3°.
Ce matin, j'ai du dégivrer la selle.
Ça faisait longtemps que je n'avais pas rouler dans la caillasse, ça me rappelle chez moi.
Avec le soleil encore bien bas, la poussière, l'absence de vent, pas évident de toujours bien voir le chemin.
La première boucle est assez courte, on a 1h15 pour la faire.
Passage dans le lit d'un rivière, avec une petite marche ou certains ont un peu de mal à passer.
Bon, j'arrive au CH1, 10mns d'avance.
Le frérot n'est pas là, une bonne chose, il est au moins parti.
2 mns après il arrive, ouf de soulagement.
Comme un quinzaine de concurrents, ils sont partis directement sur la boucle 2 à la sortie du parc, apparemment mal renseigné par un "commissaire".
Il a réalisé son erreur au bout de 15 mns, fait demi-tour, attaqué la boucle 1 mais s'est vite retrouvé au milieu des "family" et ça commençait à bouchonner dans la 1ère montée.
Re-demi-tour et le voilà arrivé au CH1.
Je le rassure, il n'y avait pas de CP sur cette boucle.
Il n'aura pas eu l'occasion de parcourir la SP1, la "ligne", elle n'était pas chronométrée au 1er passage.
Pour en revenir à cette spéciale, après le ruisseau, il y a 2 traces, une directe, mais raide, et une seconde, moins pentue, mais moins directe.
Lors de ce 1er passage, j'ai essayé la trace directe, échec, trop raide pour le 80, ou alors je n'avais pas assez de vitesse.
Bon, on rajoute un peu d'essence, je pointe et 10 mètres après le CH, j'attends la frérot, on ne se lâchera plus.
C'est parti pour la boucle 2, on a 2h20 pour la parcourir et pour commencer SP2, une banderollée dans un pré.
Je laisse le frérot devant, je ne voudrais pas le ralentir si jamais il me rattrapait.
Je m'amuse bien, à mon rythme.
La 2ème boucle commence par un lit de rivière assez long, on se fait secouer dans les galets.
Pas mal de beaux chemins, des singles sympa, on monte, on monte, les moteurs ont du mal, l’altitude n'aide pas. Quelques passages un peu chers, un bonne descente bien raide, certains sont arrêtés et hésitent à se lancer.
On redescend vers La Saulce, plop, les oreilles se débouchent.
CH2 25 mns d'avance, on boit beaucoup, il fait sec, grand beau ciel bleu, on mange un peu, et on allège l'accoutrement, j'enlève les manches de la veste, le thermomètre remonte.
On enquille la boucle 1 du tour 2.
Arrive la "ligne".
Mon frère commence à ma dire que ça moto commence à avoir du mal, le moteur est creux et a du mal à démarrer. Aïe !!
Je me lance dans la spéciale, en 1ère le moteur hurle, je passe la 1ère montée devenue très fech-fech, la terre est très meuble.
J'enroule le sentier sur la crête, ne pas se louper, assurer.
La descente raide, ha c'est tout mou, je passe de l'autre côté de l'appui et vient m'arrêter à 50 cms du matelas du gros chêne.
Un coup de pied, ma moto redémarre.
J'attaque la montée par la 2ème trace, la moins pentue, j'entends un 'allez Claude", beuh fait le moteur et cale.
Un coup de kick, le moteur redémarre, je sens quelqu'un qui me pousse, embraye et ça repart.
Je retrouve Denis qui m'attend, ça a été ? Bof je lui dis.
On roule ensemble, enfin moi derrière, pas trop près, la poussière !!
CH3, on pointe et SP2, 2ème tour.
Je le laisse partir devant.
Il fait 10 mètres, j'entends un gros PET et le vois s'arrêter.
A mon tour, 1ère, j'embraye, virage et j'arrive à sa hauteur, je lui cris "change ta bougie".
Je continue, fins la spéciale, m'arrête et plus de Denis, il a du repartir.
Ha ! ça y est, je le vois, il arrive, il a passé plus de 8 mns dans cette spéciale.
Fred nous attends, il partait 40 numéros (10mns) avant nous, mais vu les temps larges préfèrent rouler avec nous.
On part tous les 3 pour la dernière boucle, celle qui monte très haut.
A mi-boucle Denis me dit que son moteur ne veut plus rien savoir, il doit être rincé.
Je lui dis qu'il ne reste presque que de la descente, on roule.
Arrivés au CH, on rends les cartons, mais il reste encore la SP2 à faire encore une fois.
Il me dit, le moteur ne tiendra pas, ou alors je roule à 2 à l'heure.
Solution, je l'ai.
Va à la voiture, attends moi, et pendant ce temps démonte tes plaques.
Je pars faire la dernière spéciale, seules les anciennes la parcourent, pas les family.
De retour à la voiture, je démonte mas caches latéraux, ma plaque-phare, installent les siens et il part faire la dernière spéciale. Il sera au moins classé.
Bon, je ne vous ai rien dit, ça reste entre nous, et puis on n'enlève rien à personne, il termine dernier et moi avant-dernier en PF.
On a passé une bonne journée, bouffé beaucoup de poussière, vu de magnifiques paysages, et puis avec Trémoulles, ça fait la moyenne.
Le frérot est content, on a roulé ensemble, il m'a trouvé bien moins saignant qu'il y a 30 ans, mais la hiérarchie est respectée, il n'a jamais fini un enduro devant moi.
La revanche en 2012.
Merci à Jean-Phi pour les photos.
) entre temps j'ai mon collègue qui est parti aux urgences a Gap (grise de colique) putain que ce week-end commence mal.
avec des anecdotes a foison la mécanique qui fait des siennes et une fin heureuse donc sa c'est bien déroulé :clin: