Aïe aïe mes amis le comté et la saucisse de Morteau ne suffiront pas à faire apprécier la région après cet enduro !
Après les reco on avait prévenu que ce serait un peu balaise si c’était gras , c’était gras….ça a été balaise !!
Riri et Sylvain sur les bon conseils d’Evelyne Dheliat se sont abstenus c’était sage.
Pierre s’est fait porter pâle au contraire de Giovanni et Fred Barthélémy et sa belle HVA C6, l’ami rital a été un peu déçu d’apprendre qu’il n’y avait pas d’apéro Squadra, mais on étaient 6 sous l’auvent et personne ne s’étant manifesté, le Chef que j'aime et moi on n’avait rien mis en route. Il faut communiquer sur les post pour qu’on sache quoi faire.
S’il y a du monde à Villefranche on pourra organiser un truc mais les convives doivent se manifester au préalable.
Ce préambule Père Fouettard fini attaquons les choses sérieuses
Le tour des spéciales ne faisait pas particulièrement peur, toutes à vue ou presque et quasiment sans piège. L’orage le samedi soir et la pluie nocturne ont changé la donne..
La ptite Portal ayant manifesté un aversion pour les gros trous d’eau pendant les reco, j’ai changé le connecteur d’allumage plus proche de la dentelle de Bruges que d’un capuchon étanche ( faut dire qu’il n’est pas vraiment protégé sur cette charrette ) .
Ca n’a pas suffit.. au top départ 2 coups de kick, Win winn et c’était parti pour .. 500m.
Elle ratatouille et présente les prémices d’une bougie claquée, je profite qu’on est encore en ville pour faire la mécanique plutôt que de me retrouver au fond du bois, changement de bougie: dans la sacoche B9ES ou B10 EV la B10 est un peu froide mais vraisemblablement moins sensible au claquage, pas envie de recommencer dans 10 bornes, j’en profite aussi pour vidanger la cuve du Carbu non sans pester contre l’alliance Rotax + Portal qui t’empêche de retirer la cuve bloquée contre le Bras oscillant, ça n’a pas d’intérêt d’avoir une agrafe pour défaire la cuve du Bing en 2 secondes si c’est pour ne la descendre que de 2mm .. Je tourne un peu le carbu, couche la moto et je peste contre les motos qui défilent et l’horloge qui tourne, Roberto passe et se marre « Une endouro où Joulienne fait pas de mécanique, c’est pas une endouro ! »
Hop c’est reparti , petit tour dans le bois et c’est déjà le bordel à la première grimpette, je m’avance et fond de 1ère je me tanke au 2/3 en jetant la moto dans les cailloux . Aklou aklou Aklou je la remets en route, je suis dans le rouge total et finis à grands coups d’embrayage au milieu des grosses pavasses , c’est passé de manière peu académique, mais c’est passé !
Contrairement à ce qui avait été dit on n’a pas vu de bénévole pour aider, je me demande ce que ça va donner avec le gros des concurrents.
Je sais que ça va être plus tranquille maintenant mais faudra quand même que je rattrape le temps perdu à mécaniquer , première je pars , première … première .. la 2ème ne passe pas ! c’est quoi ce B.. ?
Le sélecteur s’est tordu dans les cailloux , je ressors la trousse à outil tente de le redresser avec un tournevis , ça ne va pas je prends la clé plate de 13 17 par au-dessus ça ne va pas non plus .. par en dessous c’est bon, le sélecteur débat maintenant mais la butée de l’embout est cassée et il est incliné vers l’avant , tout le reste de la course, je raterai des vitesse avec la botte qui glisse..
C’est bon cette fois ? Ben non la poignée caoutchouc de gaz tourne, c’est la première fois que ça m’arrive depuis longtemps .. je dois la serrer en permanence, bonjour la crampe qui va se pointer .. au moins je resterai sur un filet de gaz c’est bon pour l’adhérence

Le terrain est glissant et piégeux, ça n’est pas une partie de plaisir d’autant que je me retrouve avec de gros numéros ..
Les déviations des marches en descente sont bien là et avec un peu de moëlle et de vitesse ça aurait pu passer mais le Ju l’a pudju , prudence donc.
Ah j’avise un groupe arrêté, c’est la descente de « la mort qui tue » avant la spé 1.. Ils gambergent tous à regarder les potes éparpillés même Lagarrigue est couché dans la pente.
Laurent Pellegri me dit « c’est dur quand même ! » je ne peux qu’aquiescer
Un marshall se propose de m’aider ,comme je la connais je décline et mets la première moteur arrêté et descends à côté en freinant de l’avant et en débrayant de temps en temps pour laisser partir la moto comme ça jusqu’au gros arbre et me décide à monter dessus
Là c’est moins académique, je rate la trace et me retrouve en bas hors traj avec Manenti et une paire d’autre à devoir remonter ( un comble !) finalement on s’en sort, pfffuii !
Départ de la spé, je vois Emmanuelle Madame «Capitaine »
« Eh ! Eh ! t’aurais pas un mouchoir en papier ?
Si, tiens ! »
Elle me sauve la vie ..
Je sors la poignée caoutchouc, essuie le barillet et l’interieur de celle-ci puis pour parfaire le nettoyage enfile le grip avec le mouchoir, miracle il est dur à mettre et ça ne tourne plus, au passage le mouchoir déforme la poignée et j’ai gagné une grosse nervure qui facilite la prise en main

.
Départ de la spé , passage en sous bois, il a été bien nettoyé depuis mon passage la semaine dernière , comme un crétin je me bloque sur l’épingle à gauche du 2 ème sous bois. J’évite soigneusement les troncs à la fin et file finir ma boucle sans regarder les bons qui mettent du gaz, c’est pas le tout mais j’ai pas envie de me prendre des pions, j’essaie de ne pas traîner mais ça glisse bien et y’a de très grosses flaques de boue liquide, ne voyant pas le fond je les évite soigneusement.
Au détour d’un chemin je vois un troupeau, c’est le CH1, je me faufile , j’ai 10mn d’avance.
Pfffui
Les pilotes sont inquiets de ce CH rapide de 7mn.
Dom et moi on leur explique que c’est le temps que j’ai mis avec ma C0 sous une pluie battante, peine perdue Lagarrigue part le couteau entre les dents et se rate dans 2 virages, j’y vais sur un rythme de liaison rapide et arrive avec une bonne minute, il paraît que les ligues ont gueulé car ils ont pris des pions ( mais eux avaient 4mn .. c’est pas la même ! )
Fin de la liaison plein et graissage de chaîne j’ai un peu de temps alors je mange une demi banane on voit Giovanni et Capitaine arriver sous nos vivats !
Parti pour la 2ème boucle , dans la queue un gars me dit
« Julien ton carbu pisse !
Tapote-le .. »
tu parles les caoutchoucs sont raides comme la justice, j’emploie une méthode de bourrin : moteur à fond pendant 5secondes au point mort, ça ne pisse plus !
On part, c’est plus roulant mais toujours bien casse-gu..je pars des 2 roues sur un chemin à plat , je ne sais pas comment je suis resté sur ma selle !
Sur les mi-régimes elle ratatouille , mon déblocage de pointeau n’aura pas été efficace bien longtemps.. moi qui espérais un parcours sans trop de soucis , c’est raté !
Je me suis fait les 30 bornes de la boucle2 à ouvrir et fermer le robinet toute les 2 mn …en priant pour que ça n’arrive pas en pleine difficulté.
Le terrain a l’air de sécher mais il reste de grosses zones bien grasses, j’arrive sur la SP2 je décide de ne pas jouer avec le robinet pour privilégier le « pilotage »
Résultat elle est extremmement pointue et reprend parfois très mal même après lui avoir tiré dedans déraisonnablement ;
Je me rate sur l’appel du malheureux saut et suis obligé de partir en première, la honte , naturellement la photographe est là pour immortaliser la « performance ».
Cette speciale qui pourrait être sympa est une torture pour moi, enfin on arrive à l’assistance 30mn d’avance c’est bien Dom m’aide pour bien nettoyer la cuve , y’avait au moins 3 grenouilles et un raton laveur dedans, j’ai dû la pourrir au premier CH lorsque je l’ai ouverte ..
Prêt pour la dernière boucle je suis vanné et je sens que la crampe guette notamment à cause du sélecteur fuyant qui m’oblige à forcer le pied à l’intérieur.
J’attaque la grimpette cette fois y’a du monde pour aider, un grand coup de première j’arrive à mi-chemin et me bloque sur un caillou, j’y mets des grands coups d’embrayage mais rien n’y fait, heureusement je suis finalement aidé par un Marshal qui semblait hésiter devant le hurlement du moteur.
Pendant ce temps Dom passe à gauche comme une fleur poumpoum fait le gromono..
Cette séance m’as mis encore dans le rouge je roule avec Bressolin qui a l’air d’avoir es soucis avec son aprilia qui cale et redémarre mal.
Une petite descente à la con dans les cailloux je rate la pédale de frein ! je vois l’ornière que je vais rater et les taillis en contrebas du coup je vise plus haut où y’a de gros pavetons la moto va s’y encastrer, me déséquilibre, me coince la jambe gauche et je tombe en arrière de travers, grosse frayeur pour le genou qui n’a pas l’air d’avoir plié comme il faut et moi en contrebas, je n’arrive pas à pousser assez fort sur la selle avec le pied droit pour me dégager, ça me fait un mal de chien, j’entends une moto arriver je lui braille de me décoincer, c’est Bressolin avec sa moto qui ratatouille, il essaye de l’arrêter correctement mais devant mes hurlements il la jette par terre et relève ma moto , PUT.. ça fait du bien !! je me relève en boîtant , lui inquiet me demande si ça va , oui oui c’est bon lui dis-je en osant à peine m’appuyer sur ma jambe , merci merci..
Il me laisse là et reprend son Aprilia qui ne démarre plus au kick , il la pousse sur 20m en montée puis trouve une descente propice à une poussette.
Je me remets, checke mes abbatis, apparemment je peux rester sur mes 2 pieds et tenter une paire de pas. Naturellement la Portal est noyée, Je kicke un moment gaz en grand et elle finit par démarrer.. je repars un peu sonné et me dis que j’ai un peu de temps vu que le CH1 est large.
Je suis un peu au bout là, la cuisse cherche à cramper dès que je cherche à passer une vitesse assis mais je suis content de m’en être sorti sans plus de bobo et pouvoir être à Camerino la semaine suivante.. J’aurai juste un mollet gauche violet du double de l’autre .
Le terrain a bien séché et c’est moins la punition que ce matin.
Arrivé avant la spé 1, je m’en tire un peu mieux dans la descente de « la mort qui tue » qu’au premier tour en n’allant pas jardiner en bas.
Spé3 je suis vidé et j’ai Denis Chipier et la Bartho family au c… , je fais bien gaffe
La moto reprend mal je suis obligé de mettre la première et la deuxième à fond si je ne veux pas faire BEUUUHH , je pense que le pointeau est secoué , va falloir que je passe au Mikuni , j’imagine à peine comment je vais réussir à le glisser entre les tubes du treillis ..
Plusieurs fois en m’asseyant, le dessus de la cuisse se tend et je suis obligé de sortir la jambe façon crossman même en ligne droite .. Tss !la buse que je fais ..
Ouf spé finie , plus qu’un quart d’heure pour arriver au CH avec de l’avance , je bois tout ce que je peux en attendant d’aller faire la dernière spé..
CH passé elle ne veut pas démarrer, dés que je lève la jambe pour kicker éclair dans la cuisse et la crampe commence , Dom pris de pitié me propose de pousser, merci merci .
Faut pas que je cale sinon je ne pourrai démarrer.
J’essaie de détendre ma jambe sur les 5mn de liaison puis enquille direct la spé 4, 100m a peu près corrects puis les crampes reprennent je tends la jambe mais impossible de passer les vitesses..
Je passerai tout la spéciale les 2 jambes droites comme un I et priant sainte Gamelle de m’oublier, je me traîne tout en hurlant de douleur et en me maudissant ..
Enfin la torture est finie , Roberto s’est arrêté en liaison pour regarder les copains passer, pas moi, je file au parc, y’a tout à remballer et Lundi je pars à 5h du mat ‘ pour la vendée rejoindre les petits enfants pour la semaine juste avant Camerino.
Sur le chemin du retour je m’arrêterai 2 fois 15mn, avec le Boxer la position assise me fait cramper directement ..
Résultat : 3ème et dernier en C2A et à 5 places du dernier classé au scratch,et je perds ma première place au provisoire..
Si je n'engage pas un tueur à gage contre mes 2 principaux adversaires je ne la reverrai jamais.
77 à l’arrivée 35 abandons en anciennes y’a du gros déchet c'est le pire score du championnat , cet enduro c’était Cabasse PLUS Marciac
Cette course était trop dure pour le commun des pilotes du championnat.
On notera tout de même les excellentes performances de François Broual et de Fred Glo
Les arrivées de Ficara de Millet, de Big ben et du Capitaine et, Hélas, l'abandon de Fred Barthélémy en C6 qui nous dira peut-être ce qui lui est arrivé ..
Mais il faut aussi retenir un fléchage sans reproche, une direction de course à l’écoute de nos doléances qui a su réagir immédiatement après la tempête de la nuit en modifiant le parcours et des bénévoles présents et prêts à aider ces fous dingues sur leur veilles charrettes..
Maintenat c'est Camerino