Dur week-end les amis, des moments intenses au-delà de ce qu’on peut imaginer. Intenses à tous points de vue, de la tristesse, de l’abattement,
mais aussi de l’humour et des moments de rigolades comme il l’aurait souhaité. 
Nous avons donc eu un long moment de recueillement à l’église de Coubon, dignes, forts, recueillement entrecoupé de lectures émouvantes et parfaites. Des lectures qui ont mis en avant son immense courage dans la bagarre qu’il menait face à la maladie et qui ont souligné l’importance, pour lui, de sa famille mais aussi de ses amis.
Forts comme ont su l’être, Virginie, Marie et Hugo, son frère Stephan, sa soeur Lydie, sa famille et ses amis si durement éprouvés.
Dignes et forts car nous avons essayé de ne pas pleurer. Peine perdue, à l’évocation par sa sœur du mot « lascars », petit nom affectueux par lequel il désignait ses amis de l’enduro à l’ancienne, la vague de larmes trop longtemps retenue a déferlé, inexorablement, sans que rien ne puisse l’arrêter.
Nous sommes sortis sur le parvis de l’église et lui avons fait une haie d’honneur, casques levés à son passage. Là encore, tout le monde pleurait et quand je dis tout le monde, c’est tout le monde...
Les éléments se sont déchainés, nous avons eu droit à un orage de belle intensité, une pluie battante avec des gouttes énormes, de la grêle et du vent. Comme le disait une vieille dame que je ne connais pas à la sortie de l’église en regardant le ciel : « fouilla, même les anges ont du chagrin »
Trempés malgré les parapluies, nous avons accompagné le lascar au cimetière de Polignac pour un moment de recueillement. Et là, à cet instant précis on a su qu’il était avec nous tous et qu’il essayait comme il le pouvait de nous soutenir.
Une chanson de Michel Berger, le paradis blanc, a été mise à partir d’une tablette avec un haut parleur en wifi. Mais Francky s’est arrangé pour pétarder l’appareil au bout de quelques secondes et couper le son, pile poil au moment où une moto d’enduro (Sûrement une KTM) enquillait gaz en grand, un magnifique chemin de terre en contre bas du cimetière et faisait résonner son moteur entre les sommets du vallon. Tous les enduristes se sont regardés, sourire aux lèvres et Stephan, son frère, a levé le pouce.
Franck venait sous nos yeux, de partir en rando, l’âme accrochée dans le dos de cet enduriste inconnu qui l’emmenait vers la prochaine spéciale.
Le petit cercle d’enduristes à l’ancienne a ensuite pris la direction d’un bistrot de Polignac pour lever pour la dernière fois de la journée un verre à notre « vieux hibou qui pue la chouette »
Je vous laisse une photo de la plaque qui est posée sur sa tombe, le texte est magnifique et lui colle à la perfection. Nous lui ferons une autre plaque souvenir dans les semaines à venir.
Ciao vieux Franck, retiens nous un bon emplacement la haut dans le parc coureurs….un jour ou l'autre, nous aurons tous à prendre le départ à tes cotés et là…..gaaaaazzzzzz !!!
Patrick
